Une pipeline sans queue ni tête - Acte 5

Julien Alborghetti - 12/05/2023 à 19:10:330 commentaire

Mon Client n'a écris aucune obscénité dans l'article précédent, et je l'en félicite. Les jurés l'ont parcouru de nombreuses fois, et restent formels. Si ces propos une fois transposés dans ce langage obscure qui gouverne vos inconscients, vous sont apparus comme obscènes, qui en porte la cause ? Qui en assume conséquences ? Accuser mon client reviendrait à accuser la communauté scientifique de vous donner finalement tant de raisons d'y voir flou dans l'univers ! Et s'y vous y voyez flou dans certaines parties de l'histoire...


> Objection votre Honneur, le parti de la Défense nous a déjà fait le coup, l'Accusation exige reformulation !


Et si vous y voyez flou dans certaine parties de cette saga, alors rappelez vous avoir été informés à maintes reprises, et ce au travers de pas moins de cinq actes qui viennent précéder cette ultime plaidoirie : cette thérapie s'intitule toujours et encore une Pipeline sans queue ni tête !


> Mascarade, farce, thérapie, ou plaidoirie, merci de poursuivre...


C'est à dire que j'attendais que la production lance le Jingle comme convenu.


> La production ? Mais de quoi parlez vous ? Nous voulons le fin mots de cette histoire, et sans détours.


Le fin de l'histoire des cervelles ?


> Non merci ! Vous semblez suffisamment fou pour en parler, mais pas assez pour passer à l'acte.


Est-ce une insulte à l'égard de mon client ?


> En aucun cas. Mais soyons clairs : épargnez nous les salades, et venez en à la conclusion.


Avec tout le respect que je vous dois je ne me souviens vraiment plus du nom de ce vendeur marseillais...


> Silence ! Arrêtez donc d'être prolixe l'espace d'un instant, et crachez votre Valda.


Ce n'est pas moi qui ai acheté tous ces médicaments sur le Dark Web c'est...


> Stop. Plus un mot qui ne parle d'autre chose que de pipeline.


C'est donc pour ça que vous me torturez ? Pour m'extorquer ma précieuse Pipeline ?


> Alors primo, c'est vous qui nous torturez depuis cinq actes, et secundo, je n'extorque rien du tout, c'est vous qui en parlez spontanément.


J'ai le droit d'écrire ce que je veux. Nous sommes dans un pays libre...


> Vous ai-je convoqué pour une formation de géo-politique ?


Non, votre Honneur.


> Avez vous prévu de finir cette saga un jour ou l'autre ?


Oui, votre honneur.


> Alors remuez vous bon sang ! Que vous arrive-t-il ?


Hé bien... Depuis quelques temps, à l'heure où mes poules prennent leur petit déjeuner, j'entends un étrange vacarme. Et quand mon regard se glisse dans la rue, je vois des lutins qui construisent une route de briques dorées. Comme les briques sont moulées en losange, le début de cette route forme une flèche, qui pointe vers mon portail. Alors tous les matins je m'élance sur cette route, et après plusieurs kilomètres, me retrouve dans un parking. Le plus étrange dans tout ça, est qu'en fin de journée, quand je reprends ma voiture, les lutins ont remballé les briques jaunes et...


> Assez ! C'est le dernier avertissement. Après, je demande à ce que l'on vous arrache la tête, pour dissimulation intentionnée de fin de saga. Je vous conseille d'aller droit au but, à chaque question que je vous pose. Me suis-je bien fait comprendre ?


Objection, mon client n'est pas en capacité de répondre, quand bien même il comprends vos propos : qu'est ce qui prouve que vous leur accordez le même sens que la compréhension qu'il en est fait... qu'il en est faite ?


> Je vais simplement ignorer cette dernière remarque, et considérer que vous avez simplement répondu OUI !. Donc. Première question : vous avez évoqué le système PABLO d'une manière assez floue, pouvez vous être plus précis.


Cette métaphore fait simplement allusion à un système qui garanti que les valeurs de certaines variables sont remplacées quand le déploiement est effectué dans un nouvel environnement. Les définitions de ces variables sensibles sont regroupées dans un objet-magique qui facilite la mise à jour des valeurs dans les différents environnements. Toujours dans l'optique que la lecture et la maintenabilité de la précieuse pipeline soient des plus simples.


> Et quel est le rapport entre ce système et les traces-de-chapelure ? Laissez-moi deviner... encore une métaphore ?


Absolument. Pour annoncer que la précieuse Pipeline génère toutes les traces qui permettent de consulter les résultats de ses succès comme de ses échecs dans une vue centralement esthétique. Vue qui permet également d'afficher toute variation de performance inopportune, qui serait survenue lors d'opérations de déploiement, ou dans certaines infrastructures jugées critiques.


> Vous voyez que quand vous faites des efforts vous pouvez être synthétique. Avez-vous encore d'autres systèmes astucieux embarqués dans votre précieuse Pipeline ?


Oui, de nombreux ! Qui permettent d'enrober de manière pragmatique les subtils mécanismes d'intégration, comme d'alléger les informations requises pour réaliser les déploiements dans la foulée. De dissocier certaines opérations pour offrir plus de souplesse dans les destinations de déploiement. Tout en regroupant certaines procédures de même nature, afin d'optimiser les temps de traitements. Sans oublier ces innombrables fusions de définitions élémentaires qui permettent de réduire presque infiniment le nombre de lignes soumises à l'écriture de cette Pipeline sans queue ni tête.


> Et naturellement vous avez prévu de présenter l'ensemble de ces systèmes, avant la fin de cet article, de manière synthétique ?


Non, tristement, cela n'a plus aucun sens à présent.


> Mais alors pourquoi toutes ces allégories ? Cette vulgarité ? Ces allusions grotesques sous concert de maladies mentales ? Toutes ses formes emphatiques sans queue ni tête ?


Et bien pour respecter l'état de l'art.


> L'état de l'art... des pipelines de formation ? Celui présenté dans l'acte premier... pour réaliser une boucle ? Un flashback ?


Vous n'y êtes pas du tout. L'état de l'art de la publicité. L'état de l'art de la bande annonce. L'art de donner l'envie à la foule, sans rien dévoiler du contenu global.


> Mais de quel contenu ? Sur quel globe ?


Je dois me rendre à l'évidence, je n'arrive pas à faire comprendre plus simplement qu'en YAML. Alors, si c'est le moyen seul moyen d'en finir avec cette saga. Qu'il en soit ainsi.


un formateur:

  s'interroge: sur la pertinence même de cet exercice

  il cherche: une nouvel axe pédagogique structurant

quand soudain:

  mission: DevOps/SRE

  client: top secret

réalisations d'équipe:

- une unique pipeline pour tout compiler

- une unique pipeline pour tout déployer

bonus d'équipe:

- modèle structuré

- parfaitement documenté

mais ce rêve cache:

- des difficultés de transfert de compétences

- une adhérence forte vers l'équipe

le navire prends l'eau:

- le budget s'épuise

- la pipeline se meurt

le formateur se réveille:

  il doute: faut-il enseigner ce modèle ?

  ou plutôt: l'enterrer à jamais !

alors il comprend:

- les fondements de la compréhension

- la nécessité d'inverser la cadence

et soudain:

  catalogue de formation: flambant neuf

  modèle de présentation: flambant neuf

  temps pratique: intensif

  temps théorique: négligeable

et ça se termine: comme ça !


> Non mais **Allo quoi** ! Le type se réveille à 41 ans, et se rend compte que la pédagogie s'est inversée depuis 1981 ! Non mais Allo la Terre, ici la Lune !


> Il n'y avait pas de quoi en faire toute une saga sans queue ni tête ! Il suffisait de le dire : t'as plus de shampoing ! Mais Frère, on va t'en trouver du shampoing !


Sans transition


Julien


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