Ça a débuté comme ça
Non en fait c'est faux, ça n'a pas débuté comme ça ! D'un, ce n'est même pas le début, et de deux, c'est plutôt comme ça que ça s'est terminé : tout est défini en amont de cette précieuse Pipeline. Imaginons. Une pipeline qui commence par énumérer l'ensemble de ses paramètres. Par donner une habile représentation de toutes les variables qui sont nécessaires à la suite des opérations. Imaginez que lire ces premières lignes de définitions, permette d'anticiper sur les étapes futures. Imaginez qu'il soit possible de percevoir le sens profond de cette pipeline, sans être perturbé par les héritages et autres transmissions de contenu. Après tout, une structure YAML s'étend sur plusieurs fichiers. Chaque fichier comporte plusieurs jeux de paramètres. Certains de ces fichiers peuvent comporter de nombreuses lignes de code. Un esprit des plus rationnel concèderait très certainement, que ces facteurs ne simplifient pas la compréhension. Au contraire, tout laisse croire, que le YAML a parfois ce point commun avec le charabias et le yogourt, de ne pas bénéficier d'une lecture fluide et intuitive.
Et si entamer cette Pipeline par classifier l'ensemble de ses variables par nature... Si tout décrire avant même l'apparition du moindre ordre d'exécution... Si, cerise sur le gâteau, tous les éléments utilisent une règle de nommage simple et pragmatique… Si tout cela s'avérait être une idée lumineuse... Tout définir en amont de cette Pipeline sans queue ni tête.
Attention, interlude à caractère technique : peut-être n'êtes-vous pas familiers avec la notion d'objet du langage YAML. Si tel n'est pas le cas, c'est le moment de reconsidérer cette proposition. J'aime à commencer un jeu dans la bonne humeur d'une bonne nouvelle. Et ce sera bientôt chose faite : les objets de ce langage se définissent de manière incroyablement naturelle. Dans la mesure où toutes les déclarations sont comme nous, faignantes, il faut entendre lazy, et bizarrement pas lazies, qui serait un abus supplémentaire agissant à la solde du mensonge permanent qu'est la traduction. Bref, déclarer un objet YAML ne requiert aucune définition préalable de classe ou de structure. Sur cette bonne nouvelle, nous allons faire un jeu. J'ai le sentiment que vous êtes joueurs, comme nous le sommes. Combien d'entre vous seront assez malins pour me dire quel pourrait être le rôle d'une pipeline qui en ses premières notes, exposerait une telle mélodie. Ne soyez pas timides. Inutile de lire en diagonale.
trouve:
- quoi: exemple pertinent
- quoi: illustration type objets YAML
- quoi: démonstration originale
sans-oublier:
un: >
D'illustrer
les différentes syntaxes,
de ce magnifique langage
qu'est le YAML
deux: |
De sauter des lignes,
et de faire des smileys :-) :o) =D
afin-de:
- action: convaincre
objectif: montrer tout plein de structures à mes lecteurs sauce hollywoodienne
- action: jouer
objectif: ne pas oublier le coté ludique de la vie et de l'écriture
- action: gagner
objectif: cultiver un sentiment d'écrasante compréhension chez le lecteur
mais-surtout:
en: écrivant
une: structure
tant:
constructive: que
cohérente: !
> Attend, t'es sérieux ? Une pitoyable erreur d'interprétation sur la dernière ligne de cette brillante démonstration !
> Tu te moques de moi sal .... de langage ... à ..... la .... ?
Démagogique, vous avez dit démagogiques
Puissiez-vous comprendre que c'est par amour du spectacle, que j'amplifie ce délire. Que j'y ajoute, enrobé d'une brise tout droit venue de la Ciotat, un arôme cherchant à accentuer le subtile retour d'aïoli, que possèdent certains codes aux interlignes culinairement expressives. N'oubliant nulle liaison, venez respirez cet éloquent parfum, vous, public hollywoodien. Qui jusqu'à présent n'aviez nul soupçon de ces saveurs. Empressés, sans doute l'étiez-vous, par les rythmes enragés des productions d'images sur fonds de collines californiennes.
Petite pilule rose et verte, grand merci
De nombreuses raisons vous aurez de commencer vos pipelines de manière limpide. Tant de découvertes, à cette saga viendront se joindre. Toutes, reposeront sur cet axiome. Toutes ? Toutes sauf une, l'exception est si naturelle. S'exprimer en français, c'est avouer avoir des ancêtres armoricains, par Toutatis ! Mais revenons aux fondements même de cette précieuse Pipeline, sa source.
Retournons à la source, mais n'oublions pas que tant la cruche y retourne à l'a source, qu'à la fin elle se brise. Et c'est pourquoi, sous vos yeux grands ouverts, je me permets de changer d'avis. Et en direct des studios, nous allons faire : exactement l'inverse. Crapules rebondissantes que nous sommes ! Et puis en cette période de chasse au gaspillage comme de recyclage intensif, écoutons le Président, et arrêtons de briser les cruches inutilement. Dans une époustouflante phénoménologie venant plus de l'Est que la Grande Alsace elle même, nous allons nier notre propre réflexion. Hegel, tu es génial ! Et si ton génie s'est bien gardé de venir jusqu'à moi, puisse l'incompréhension de tes contemporains, ô grand précurseur de la philosophie moderne, épargner les miens.
En fait c'est simple. Qui aimerait commencer un bouquin par une page bâclée et raturée ? Commencer un film par contempler une scène d'obscurité, accompagnée d'une bande-son grésillante ? Commencer une bande dessinée par une page ou la peinture des illustrations a dégouliné sur le texte des bulles ? Qui entreprend de nourrir son corps sans au préalable, parcourir la délicate carte des vins et commencer par nourrir son esprit ? La vérité est-elle dans le vin ? Mais combien d'années peut-elle décemment macérer dans une boisson pourpre et alcoolisée ? A quoi ressemblera-t-elle, cette vérité, dans le dernier acte de cette saga hollywoodienne, si elle infuse tout au long de ce récit ?
Comment ? Vous n'aimez pas le vin à Hollywood ? J'ai peine à le croire ! Mais dans le doute, retournons dans les salles obscures. Qui pense alors qu'une bonne séance de cinéma commence par les ricanements stupides d'adolescents assis sur votre silence ? Qui pense que les adolescents sont ignorants car il passent plus de temps à manger du popcorn qu'à réfléchir à sa conception ? Qui pense d'ailleurs que le pop-corn est déjà à l'intérieur des grains de maïs avant de les jeter sans remords dans l'huile bouillante ? Qui pense qu'en réalité c'est l'huile, et non les grains de céréale, qui se transforme en ce délicieux nuage caramélisé tout droit venu d'Hollywood ? Qui pense, au contraire, qu'il est grand temps de faire une pause ?
## Interlude elliptique, une histoire dans l'histoire
C'est l'histoire d'un type, sympa le type, avec un métier sympa : il est, en quelque sorte, inventeur. Enfin ces derniers temps, il fait des recherches sur les matériaux aux noms à coucher dehors, et aux propriétés anti-adhésives étranges. Notre type est d'ailleurs satisfait de sa dernière trouvaille, inspiré de récentes découvertes militaires, et il a pris rendez-vous avec trois banquiers, dans l'espoir que l'un d'entre eux l'aide à financer la commercialisation de cette nouvelle matière révolutionnaire.
Alors c'est aussi l'histoire d'un banquier, gentil le banquier, le premier des trois banquiers. Il a reçu le coup de fil d'un énergumène, qui semblait parler aussi vite qu'il tournait autour de son téléphone. De ce que notre banquier à compris, son interlocuteur cherche des financements. Pour quel projet, c'est encore flou, mais le rendez vous est pris, pour mardi, 11h30.
Le gentil banquier rencontre donc le sympathique inventeur à son domicile. Il est un brin en retard, et surtout très surpris d'être guidé vers la cuisine, où deux chaises et une modeste table sont installées. Étrangement, la table est dressée de deux verres et d'une unique assiette ; les verres sont en face des chaises, mais pas l'assiette, qui est en bout de table. Le banquier, se rappelant de l'impression que lui avait laissé l'inventeur au téléphone, annonce comme par réflexe qu'il est un peu pressé. Il prie poliment notre chic type d'accélérer sa présentation.
L'inventeur semble se réjouir de cette proposition, tout impatient qu'il est de faire sa démonstration. Sans plus attendre, il attrape une poêle et la place sur un veu vif. Le temps d'attraper un œuf, la poêle fume légèrement. L'inventeur casse l'œuf directement au dessus de la poêle, patiente une bonne minute, et sert dans l'assiette, ce que l'on appellerait communément, un œuf au plat. Avec un grand sourire, il débouche une bouteille de vin, et rempli à moitié les deux verres ; finalisant ainsi sa démonstration sans accroc.
L'histoire ne précise pas si le vin était appréciable, ou l'œuf cuit à merveille, car le banquier n'a gouté ni l'un ni l'autre. Il s'en est allé à ses autres rendez-vous. Concluant cet entretien avec notre inventeur en une dizaine de mots. Fidèle à ce raisonnement bien connue des banquiers : quand on n'aime pas, on compte. Et quand on compte, on se doit d'économiser. Et on fini par tout économiser : jusqu'au dernier mot.
C'est finalement l'histoire d'une femme, perspicace cette femme : elle est l'épouse du banquier, notre gentil le banquier. Et une fois n'est pas coutume, cette histoire se termine au lit. Quant le soir venu, notre banquier raconte l'histoire de ce type, sympa le type, mais un peu loufoque. Qui l'a reçu dans sa cuisine, et qui a servi un vulgaire œuf au plat, alors que notre banquier attendait, il le dit en ricanant : une matière révolutionnaire. Puis il éclate carrément de rire, quand il compare cette entrevue à ses autres rendez-vous.
Mais quand sa femme lui a demandé si l'inventeur avait mis du beurre ou de l'huile dans la poêle, pour faire cuire son œuf. L'homme a cessé de rire. Comme blessé par sa propre naïveté, il s'est tourné, et retourné toute la nuit, espérant que l'inventeur n'ait pas fait sa démonstration à d'autres banquiers, d'autres comiques de son genre.
Le lendemain, quand notre inventeur se rend chez son employeur, du Pont de Nemours and Company, pour travailler encore sur son polytétrafluoroéthylène, enfin son Teflon, comme il aimait le surnommer. Le banquier l'attend, au coin de la rue, avec un sourire mielleux, et un accueil bien croustillant.
> Je croyais que cet article ne parlait pas d'innovation ?
Jette l'innovation et le DevOps à la poubelle, fils ! Remplace les par du beurre et par de l'huile : dans la vie faut que ça glisse !
Acte 1, Scène 2, Prise 3 ! Action
Je l'écris, et je l'écris bien fort ! Vous en êtes sans doute déjà tous convaincus. Que cette Pipeline sans queue ni tête ne peut commencer autrement que de manière souple et délicate. Qu'elle doit restée lisible, même habillée. Qu'elle doit se tenir à la mode, même nue. Qu'elle doit se dévoiler telle quelle, sans maquillage ni tatouage. Elle ne portera donc rien, qu'un peu d'essence de Guerlain, dans les cheveux.
> J'apprécie Gainsbourg et sa poésie, mais le doute s'installe en moi, de quoi parle-t-on, déjà... dans cet article ?
Nous sommes en train d'amener progressivement l'idée que bientôt, la planète toute entière abandonnera le language naturel, au profit du YAML. En effet, une fois cette démonstration terminée, l'humanité toute entière sera convaincu de la beauté de cette syntaxe libre et concise, et les oreilles n'entendront plus que par elle. Je vais d'ailleurs vous raconté à nouveau l'histoire de l'inventeur et du banquier, de manière magique.
inventeur:
recherche: financement pour industrialiser une nouvelle matière
contact: un gentil banquier
démonstration: fait cuire un œuf dans une poêle
banquier:
regarde: démonstration
analyse: null
réponse: au revoir !
femme:
écoute: attentivement le récit du banquier
analyse: ni beurre ni huile
réponse: banco !
> Toi au contraire, tu sembles avoir un penchant pour Gainsbarre ! Tu privilégie la dérision, quand la poésie s'offre à toi. Épargne nous donc jeux et récits, et reviens en à ton histoire, qu'on en finisse...
Et si l'entame jouée par la précieuse Pipeline était si sublime, que la partie tout entière se retrouvée déjà pliée ?
Si son incipit était si convaincante, que le lecteur buvait la suite du livre comme du petit lait ?
Si la thèse épousasse la synthèse aussi facilement qu'elle ne terrassa l'antithèse ?
> Laisse-moi un instant je te prie, j'attrape un Bescherelle...
Et si les maux de tête s'apaisaient d'eux-mêmes ? Sans aspirine ! Les maux de queue, de même, sans viagra !
> Par pitié, je t'en conjure ! Viens en aux faits, rien que les faits. Met fin aux suspicions, arrête les négations, ignore jusqu'aux images des plus synthétiques !
Et si ces paramètres fondamentaux, une fois plongés, et replongés, dans les méandres, des synapses, d'un jus de cervelles, de plusieurs spécimens, agissants au sein d'une même équipe, et dont la fonction principale, se résume en cet acte, aussi barbare qu'incohérent, d'accompagner des équipes sur la voie du DevOps, sans jamais en voir ni les membres ni les applications, faisait jaillir de cette histoire la fin de cette phrase ?
> A propos de phrase n'avais tu point fais vœu de leur courtesse ?
Et si une fois trempés de manière adéquate ces objets fondamentaux resurgissaient métallisés et précieux ?
> Tiens, et si contrairement à ce que ce mythe surfait laisse à croire, la grande taille nuit à l'exploitabilité et la performance ?
Avec le respect que je te dois, Monsieur le cynique, j'ai bientôt terminé mon éloquent raisonnement dit "interro-interjectif"...
Et si ces objets-magiques permettaient à eux seuls, d'influencer l'ensemble du processus de compilation ? Si placés en tête de la précieuse Pipeline, leur magie s'étendait sporadiquement à l'ensemble des environnements ? Et si la continuité même de toute la chaine d'intégration slash déploiement était en quelque sorte intrinsèquement assurée par la densité gargantuesque des premiers éléments qui composent la Pipeline sans queue ni tête ?
Et si la souplesse de la précieuse Pipeline lui permettait de cacher sa queue avec sa tête ? Si de surcroit son visage était maquillé à la manière d'un trompe l'œil ? Est-ce cette habile combinaison qui fait que la précieuse Pipeline nous apparait sans queue ni tête ? Et si cette saga n'était en réalité qu'une énième version de l'histoire de la Schtroumpfette, qui armée d'une grande schtroumpfesse, se schtroumpfa la schtroumpfe, après s'être schtroumpfé le schtroumpf ?
> Et si la décence voudrait que tu t'arrêtes d'écrire cette saga, là... maintenant ?
Julien
Commentaires :
Aucun commentaires pour le moment
Laissez un commentaire :